L'inspiration du personnage mythologique de l'Odyssée d'Homère à Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien

Attraction touristique, test de laboratoire pour des souris, le labyrinthe, figure mythologique universelle, représente le doute, la confusion, la perte de repères. Il  provient du mythe de Thésée, à l’époque de la Grèce antique. Le héros courageux doit le parcourir pour trouver en son centre le Minotaure et le tuer. Tortueux et complexe, le labyrinthe a, en son milieu, ce point de repère qui permet à Thésée de se reconnaître et qui lui permet de se guider. Toutefois, quand le Minotaure a été tué, l’entrelacs de couloirs et de passages devient morne, sans raison d’exister et alors, et seulement là, le héros se perd, puisque le labyrinthe n’a plus de centre pour le diriger[1]. Cet exemple sert à expliquer que tout mythe a un centre fondateur qui fait de lui sa raison d’être et qui inspire un modèle prédéfini aux histoires qui suivront. Cette métaphore illustre que, sans modèle de base, les histoires de nos jours se seraient rendues à terme, mais d’une manière différente, les mythes ayant influencé la construction des histoires et des personnages. C’est ce qui fait que la mythologie, bien que basée sur des créatures fantastiques et des dieux inexistants, se retrouve encore aujourd’hui comme référence majeure.
Couverture de Bilbo le Hobbit
On peut donc prouver sans nul doute que la littérature se recycle et s’inspire d’autres œuvres anciennes. Que dans l’imaginaire collectif qui est celui de la société, tout a déjà été utilisé, écrit, chanté, narré… Quelle est la grandeur de l’influence des mythes à travers les siècles jusqu’à présent? En -850 en Grèce, Homère, un poète ambulant, participe à la création de l’Odyssée, poème épique relatant les aventures d’Ulysse, qui deviendra le plus célèbre héros de toute l’Antiquité. En 1937, un professeur d’anglais à Oxford, John Ronald Reuel Tolkien, crée le conte de Bilbo le Hobbit, début d’une des plus célèbres trilogies au monde. Ulysse, à la suite de la guerre de Troie, bataillera avec ses hommes durant dix ans, affrontant créatures sanguinaires et dieux courroucés, pour retourner dans sa patrie. Bilbo, durant plus d’un an, partira avec une compagnie de nains, à la recherche d’un trésor gardé par un féroce dragon, affrontant monstres et puissances maléfiques avant de retourner dans la Comté[2]. L’inspiration du personnage mythologique de l’Odyssée d’Homère à Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien est là, dans ces quelques lignes de résumé.
Donc, il y a un lien direct entre le genre littéraire mythologique et le fantastique, puisque l’un est l’évolution des caractéristiques de l’autre aujourd’hui. Aussi, les deux héros se ressemblent et s’assemblent, de par leur tempérament commun, leurs réactions semblables, l’environnement, les dangers et les compagnons qui les entourent. Finalement, le personnage d’Ulysse est un modèle dans la création de protagonistes qui serviront de héros principaux au cours d’une histoire et bien souvent, les écrivains se servent de ce modèle sans en avoir conscience. L’imaginaire commun de la société est plus restreint que ce qu’on peut croire dans ses possibilités d’invention.     

L’inspiration du personnage mythologique
1-    Le rapport étroit entre mythologique et fantastique
Mythologie grecque
Un texte étant indissociable de son contexte littéraire et de son contexte historique, il faut remonter à la mythologie grecque et au fantastique pour décortiquer l’Odyssée et Bilbo le Hobbit et les comparer. La période de la mythologie s’étire sur un très long laps de temps, environ -1550 à 430, vers la chute de l’Empire romain[3]. Le genre mythologique provient de la croyance des peuples envers plusieurs dieux, tel Zeus le père des dieux, Poséidon le roi des mers ou encore Aphrodite, la déesse de la beauté et de l’amour. Le lien entre littérature et religion s'établit par la composition de textes destinés à des cérémonies religieuses. Cependant, la plupart des textes concernant des dieux sont écrits dans un contexte non relié à un culte religieux, l’Odyssée par exemple. La Grèce de l’époque n’a, en effet, que peu de séparation entre la vie courante et le domaine religieux, leurs croyances sont donc présentes de manière diffuse dans toute leur société de manière naturelle. La mythologie, genre littéraire par excellence à l’époque, s’adresse à un public de tout âge, des plus jeunes aux plus vieux.

Homère
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Replaçons l’Odyssée dans son contexte millénaire, avant les émissions pour enfants et les livres d’images à ce sujet. En -850, en Grèce, existe ce qu’on appelle des aèdes, c’est-à-dire des poètes ambulants, qui passent des places publiques au cours des rois pour raconter leurs histoires. Homère, l’auteur présumé de l’Odyssée, aurait été considéré de son vivant comme un devin, inventant des poèmes porteurs de vérité et de magie[4]. Les poèmes d’Homère ont toujours un lien avec ce qui se déroule à l’époque, dans le cas de l’Odyssée, la guerre de Troie est un fait historique réel. À l’Antiquité, la forme de la littérature, pour évoquer les mythes et les histoires, est le poème.

Ulysse est un personnage fort et aventureux et, à la suite de la guerre, il tente de voguer vers sa patrie, puisqu’il est le roi d’Ithaque. Les ports de mouillage et la situation géographique sont plausibles dans le monde réel. Ulysse se retrouve prisonnier durant sept ans sur l’île de la nymphe Calypso jusqu’à ce qu’Athéna, la fille de Zeus, le prenne en pitié et convainque son père de le libérer. Par la suite, dieux et monstres se mettront en travers de sa route pour l’empêcher de regagner Ithaque. Les dieux et les croyances grecs ont donc un grand rôle à jouer dans l’élaboration de ce mythe. Alors, le long périple d’Ulysse à travers la mer Méditerranée commence[5].
Fantastique et fantasy
Ensuite, des décennies plus tard, vers la fin du XVIIIe siècle, naît le courant fantastique. Ce genre est issu des romans gothiques anglais de l’époque comme Les Mystères d’Udolpho d’Ann Radcliff ou Frankenstein de Mary Shelley[6]. Pour comprendre ses caractéristiques, il faut savoir que vers le milieu des années 1900, le fantastique va créée la fantasy, à laquelle s’ajoute les influences médiévales et mythologiques au gothique. Ils ont peu d’origines différentes et nombre de caractéristiques semblables. C’est donc ce mélange entre fantastique et fantasy, aux États-Unis et en Angleterre, qui va créer Bilbo le Hobbit. Il s’agit en somme de l’intrusion du surnaturel dans le décor réaliste d’un récit. Il y a donc hésitation entre le naturel et le surnaturel, le logique et l’illogique et c’est au lecteur que revient de faire la distinction. Il est aussi question d’une acceptation d’un monde magique, où des éléments et des créatures irréels sont essentiels pour questionner, faire peur ou surprendre[7]. Bien que considéré comme de la littérature populaire, le fantastique occupe une bonne part du marché, surtout du côté de la jeunesse, mais peut aussi aisément s’adresser à un public adulte.

J.R.R. Tolkien
Publié par Marc S.
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En plein dans l’essor littéraire du fantastique, J.R.R. Tolkien écrit sa première œuvre prometteuse d’un succès immense. En 1937, Tolkien est un professeur de philologie anglaise, c’est-à-dire l’étude d’une langue. Cette science se penche entre autres sur la mythologie, puisqu’elle vise à corriger et à répertorier la meilleure version possible existant d’un document original dont on trouve plusieurs copies[8]. Gribouillant l’incipit « Dans un trou vivait un hobbit. »[9] lors de la correction d’un examen fait par ses élèves, Tolkien bascule dans un monde de fiction pour écrire le court conte Bilbo le Hobbit. Par la suite, le monde de la Terre du Milieu qu’il a inventé sert de base pour écrire la célèbre trilogie du Seigneur des Anneaux, le roman étant la forme par excellence pour l’écriture fantastique.
Bilbo est un personnage calme, peu désireux d’aventures, jusqu’à ce que débarquent chez lui treize nains et un magicien. Ceux-ci l’entraîneront dans une quête épique qui le délogera du confort de son foyer. L’irréel et le surnaturel se mélangent dans un monde magique inventé de toutes pièces. Tour à tour, elfes, gobelins, orcs, araignées et humains se dressent sur son chemin pour l’empêcher de récupérer le trésor de Smaug le dragon. Bilbo découvrira aussi l’Unique, anneau millénaire au pouvoir inquiétant. Cette force maléfique remplace la présence de dieux et le surnaturel à un rôle primordial dans la création de ce conte. Ainsi, le long périple de Bilbo à travers la Terre du Milieu commence. 
Ressemblances entre courants
Il y a des ressemblances claires entre la mythologie, le fantastique et la fantasy moderne. Les fondations anciennes des mythes représentent la conception de vie de l’époque et ses valeurs, comme la justice et le courage. C’est entre autres à cause de ces faits et de l’universalité des thèmes traités que les mythes sont référentiels. Le fantastique, pour sa part, traite aussi des thèmes marquants de son époque et ce qui y était populaire, comme l’horreur et le macabre. Ces éléments, toujours fascinants pour l’être humain, expliquent la survie du genre fantastique jusqu’à aujourd’hui. 
Bien que les inspirations d’Homère soient impossibles à trouver, Tolkien, lui, a admis avoir usé de diverses références pour la création de la Terre du Milieu : des légendes arthuriennes, des contes germaniques, celtiques, islandais, des récits bibliques, tibétains, anglo-saxons, mais aussi des mythes grecs et romains[10]. Tolkien compare d’ailleurs les contes de fées, nés avec le courant fantastique dont il fait partie, à l’Odyssée d’Homère puisque selon lui, la mythologie a influencé le fantastique[11]. De ce fait, il est facile de prouver que la littérature actuelle découle de mille et une autres histoires écrites précédemment, et ce, depuis les racines de l’Antiquité. Cela ramène à l’exemple du labyrinthe et du Minotaure : aujourd’hui s’appuie sur hier pour exister. Le fantastique puise dans la mythologie pour être. Les ressemblances entre les caractères des personnages, leurs quêtes, les éléments magiques et surnaturels et la fiction présente, lient les deux courants. Par exemple, la présence de dieux, supérieurs aux hommes, qui influencent leur destin et la présence de forces maléfiques et sombres qui jouent sur l’avenir des protagonistes ou encore, une des particularités de la mythologie est la mise en scène de créatures et de monstres, éléments que l’on retrouve aisément dans le fantastique.

2-    Les caractéristiques des deux héros et leur entourage semblable
Ulysse, le héros
Ulysse revenant de Troie
Sans auteur
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Comme leurs courants littéraires respectifs, Bilbo et Ulysse présentent des similitudes à leur tour, de part leur psychologie, leur physique et leurs compagnons. Ulysse est défini par sa personnalité forte, ses atouts physiques et son sens de l’amitié et de la loyauté. Selon diverses études, c’est la force psychologique du héros qui lui permet de vaincre ses dix ans d’errance et d’aventures dangereuses.[12] Ce sont ses qualités, telles la patience, l’humanité et son esprit vif et aiguisé qui marqueront l’imaginaire. L’Odyssée n’est que la répétition des mots « courage et de ruse » (p.33) qui marquent et prouvent la valeur d’Ulysse. Pour justifier sa personnalité hors du commun, on associe ce personnage aux dieux, en lui prêtant des origines divines. La plupart des dieux sont, de ce fait, moins renommés qu’Ulysse, puisqu’ils sont d’ailleurs mensongers, jaloux et perfides, ce qui les descend de leur piédestal. Les dieux sont aussi attachés à Ulysse et ils influencent son voyage et son avenir tout entier de par leurs décisions. Par exemple, c’est Poséidon qui piège Ulysse sur l’île de Calypso et c’est Zeus qui l’en libère : « Il décida donc qu’Ulysse retrouverait bientôt la terre de sa patrie et que les dieux apaiseraient la colère de Poséidon. » (p.12) Au départ, Ulysse est un être taillé pour l’aventure et les premiers vers de l’Odyssée le démontre bien : « Ô Muse conte-moi l’aventure de l’Inventif : celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra, voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages, souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer pour défendre sa vie et le retour de ses marins. »[13] Ulysse apparaît donc tout à la fois comme un être ingénieux, combattant, voyageur, explorateur, découvreur, endurant et fidèle. Ces adjectifs le suivront tout au long de l’Odyssée. Non seulement Ulysse fait preuve de finesse et de courage, mais il utilise aussi son inventivité, son intelligence et sa ruse. Il montre aussi beaucoup de rapidité de réflexion et de sang froid, face à Polyphème le cyclope par exemple : « -Cyclope, tu me demandes mon nom. Je vais te le dire et tu me donneras ta récompense. Mon nom est Personne. Mon père et ma mère, et tous mes compagnons, me nomment Personne. Le monstre poursuivit. –Eh bien, je mangerai Personne après tous ses compagnons. » (p.63) Par la suite, Ulysse et ses marins crèvent l’œil du cyclope et celui-ci, appelant ses compagnons à l’aide, ne peut qu’accuser Personne, laissant les cyclopes se chamailler et les hommes se sauver. Ses mensonges, sa ruse et sa perspicacité lui sauvent ainsi la vie à de nombreuses reprises. Hélène, fille de Zeus, charme d’ailleurs tous les gens d’Ithaque avec ses récits sur Ulysse, le disant : « plein d’audace et de ruse », d’un « courage infaillible » et loue « sa prudence et sa malice » (p.25). Ce champ lexical vaste et flatteur se retrouve tout au long du roman.
Il est bien certain qu’Ulysse est avant tout un homme et que, malgré son esprit invincible, il puisse avoir des faiblesses, de la fatigue ou des désillusions. Dans ces moments, la déesse Athéna, qui s’est prise d’affection pour le héros, s’occupe alors de lui, pour faciliter ses épreuves : « Athéna alors vint verser le sommeil sur ses yeux pour mettre fin au plus vite à sa terrible fatigue. » (p.39) La métaphore « verser le sommeil » renforce l’idée de pouvoir, de bienveillance et de divinité.
Cependant, d’ordinaire, le physique d’Ulysse est aussi parfait que sa personnalité. Fort, beau, bien bâti, musclé, Ulysse n’a qu’un défaut qui permet de le reconnaître : « Afin de leur prouver qui il était, il montra sa grande cicatrice au pied. » (p.154) Lors de son retour à Ithaque, tous savent : « Qu’il n’y a point ici d’homme aussi fort qu’Ulysse. » (p.152) Athéna organise donc un concours de tir à l’arc, sachant que seul le vrai Ulysse est assez fort pour remporter le défi et prouver son identité : «Il remonta ses haillons sur ses hanches, montrant ses belles et grandes cuisses, et l’on découvrit ses larges épaules, ses bras robustes. » (p.131) En effet, la mer, la fatigue et les épreuves ont changé Ulysse lorsqu’il revient à Ithaque et il doit affronter la perplexité de ses habitants.
La méfiance de ses sujets est un ennemi dont il est facile de triompher en comparaison à Scylla le monstre marin à six têtes ou à Polyphème le cyclope amateur de chair humaine. Outre les dieux, quelques créatures viendront en aide à Ulysse, comme la redoutable magicienne Circé. Par contre, ces brèves périodes de calme contrastent avec la violence des autres ennemis d’Ulysse, comme les sirènes cannibales ou les Enfers sur le chemin du retour. 
Ulysse et les sirènes
Gavure sur cuivre de Is. Bensérade
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Parfois, même s’il ne songeait qu’au bien-être et à l’accomplissement du plus grand nombre, ses compagnons de voyage se retourneront contre lui et remettront en questions ses décisions, créant des conflits involontaires. Ils se retrouvent ainsi souvent coincés à cause qu’ils ne veulent pas écouter Ulysse. Une fois, l’équipage se voit piégé sur l’île où le dieu Hélios élève ses bœufs : « Tu es dur pour nous, ô Ulysse. Ta force est grande et tes membres ne sont jamais fatigués, et tout te semble de fer. Tu ne veux pas que tes compagnons, rompus de fatigue et de sommeil, descendent à terre. » (p.82) La comparaison d’Ulysse au fer et les allusions à sa force inhumaine ont raison de lui, puisqu’il est avant tout compréhensif et bon. Cependant, après un mois prisonniers sur l’île, n’ayant plus de vivre, les hommes d’Ulysse dévorent les bœufs et se voient châtiés, tués par Hélios et Ulysse est conduit sur l’île de Calypso. Ainsi, à de nombreuses reprises, les marins du héros le mettent en péril. Il est pourtant toujours là pour les épauler, les sortir des tourments et les rassurer, comme lors de leur affrontement avec le cyclope : « Aussitôt, je mis l’épieu sous la cendre pour l’échauffer et rassurai mes compagnons épouvantés […] ». (p.63) Grâce à sa ruse et sa débrouillardise, ils parviennent à se sauver. Aussi, Ulysse doit faire face à la cupidité de ses compagnons. Lors d’un arrêt sur l’île du dieu Éole, celui-ci remet à Ulysse un sac rempli de vents magiques. Jaloux, certains d’y trouver or et argent, les marins ouvrent l’outre, créant une tempête gigantesque. Bref, Ulysse est donc fort, sage et ingénieux.   
Bilbo, le cambrioleur
Bilbo se décrit par son tempérament calme, sa qualité de hobbit et ses valeurs d’entraide et de confiance. Selon diverses analyses, c’est la quête psychologique vécue durant son année de combats et de dangers qui accroît la force de Bilbo[14]. Les différentes épreuves subies marqueront son évolution spirituelle et révèlent d’autres aspects de sa personnalité comme sa force, sa ruse et son courage, qualités dont il semble pourtant dépourvu au départ. Pour expliquer les découvertes personnelles de Bilbo, on se réfère au magicien Gandalf qui, lorsqu’il l’a recruté pour la quête avec les nains, a vu en lui un être exceptionnel : « Bon, dit Gandalf. Assez de discussion. J’ai choisi M. Baggins, et cela devrait vous suffire, à tous tant que vous êtes. Si je dis que c’est un cambrioleur, c’est un cambrioleur, ou il le sera le moment venu. Il y a beaucoup plus en lui que vous ne le soupçonnez, et passablement plus qu’il ne le soupçonne lui-même. » (p.26) Cette sentence du magicien est évocatrice, car il insinue que Bilbo se découvrira des forces et des qualités dont il ne peut lui-même pas estimer l’importance et, par sa décision d’inclure le hobbit à la quête au trésor, Gandalf oriente l’histoire de Bilbo vers une destinée bien précise. Au départ, Bilbo est, de plus, contre le fait de voyager : « Nous sommes des gens simples et tranquilles, et nous n’avons que faire des aventures. Ce ne sont que de vilaines choses, des sources d’ennuis et de désagréments! » (p.11) Le reste de son discours est ponctué d’exclamations et de phrases courtes, prouvant qu’il souhaite se soustraire aux idées de Gandalf et fuir la situation, ne croyant pas autant en lui que le magicien gris. À de nombreuses reprises, Bilbo tiendra pareil discours, mais il sera trop tard pour faire demi-tour une fois engagé dans son périple. Il se souvient alors des sentiments qu’on fait naître en lui la chanson des nains sur leur trésor perdu : « Alors, quelque chose de tookien[15] s’éveilla en lui, il souhaita aller voir les grandes montagnes, entendre les pins et les cascades, explorer les cavernes et porter une épée au lieu d’une canne. » (p.22) Toute l’évolution du hobbit se fait dans ces quelques lignes, lorsque l’envie de bouger et de découvrir autre chose que sa Comté s’impose à lui. Ses connaissances lui servent et se manifestent par son intelligence et sa rapidité de réflexion. Son tempérament calme et posé pallie à son manque de sang-froid, que ce soit chez lui face aux nains ou en forêt avec des trolls voulant le dévorer. Son esprit vif lui est fort utile pour éviter les bourdes face aux trolls : « Bilbo Baggins, un camb… un hobbit, dit le pauvre Bilbo, tremblant de tous ses membres […]. » (p.24) Il évite ainsi de dire que les nains le considèrent comme un cambrioleur et intrigue ses ennemis qui, peu intelligents, se chamaillent pour déterminer qu’est-ce qu’un « cambunhobbit », ce qui lui permet de se sauver. Ses mensonges, bien que souvent non volontaires, s’allient rapidement à sa perspicacité et lui sauvent souvent la vie. Le chef de nains finit par louer ses qualités : « […] pour notre estimé M. Baggins, qui s’est révélé un bon compagnon au cours de notre long voyage, un hobbit plein de courage et de ressources qui excèdent de beaucoup sa taille et, s’il m’est permis de le dire, doué d’une chance qui excède de beaucoup la part habituelle […] » (p.219). Les nains ne mentionnent pas souvent les bons points du hobbit au cours du roman.
Bilbo et Gandalf
Scène de Bilbo le Hobbit de Peter Jackson
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En effet, n’étant à l’origine pas taillé pour l’aventure, Bilbo a de nombreux moments de faiblesse : « […] et juste à ce moment il se sentit plus las qu’il n’avait jamais été. Il pensait une fois de plus à son confortable fauteuil au coin du feu dans le petit salon préféré de son trou de hobbit, et au chant de la bouilloire. Ce ne serait pas la dernière fois! » (p.53) L’intrusion du narrateur à ce moment sert à faire comprendre au lecteur que les regrets du hobbit sont récurrents et qu’à l’avenir il va se décourager souvent.
Le physique particulier du hobbit s’accorde à ses habitudes de vie. Les hobbits, ou semi-hommes, descendant de lutins de la mythologie anglaise et de lapins[16]. Ils mesurent moins de quatre pieds, priorisent les habits de couleurs vives, plusieurs repas par jour et leur activité principale consiste à fumer de l’herbe à pipe. Ils sont décrits comme des êtres enfantins, aux cheveux bouclés, au visage imberbe et aux pieds disproportionnés et velus.[17] Ils sont aussi vifs et rapides : « Mais en tout cas les hobbits peuvent se déplacer dans les bois sans faire de bruit, sans faire le moindre bruit. Ils en sont fiers […]. » (p.42) La répétition « sans faire de bruit » prouve l’importance de ce détail, puisque c’est la discrétion de Bilbo qui lui sauve la vie dans l’antre de Smaug le dragon.
Smaug n’est qu’un des multiples dangers qu’affrontent les quatorze compagnons, ils trouveront bien quelques aides, comme Beorn, un homme-ours capable de se changer en bête ou les aigles qui les sauveront des Wargs[18] et des gobelins, tous leur fournissant des vivres et de précieux conseils. Mais pour un ami se trouvent dix ennemis et araignées affamées, orcs sanguinaires et elfes fourbes se dressent sur le chemin du trésor.
Loin de l’égoïsme ou de la naïveté des enfants auquel on attribue son caractère, Bilbo fait passer le bien-être de la communauté au premier plan, et ce, en négligeant les retombées négatives que ses actions peuvent avoir sur lui. En bref, il n’hésite pas à se mettre en danger pour aider les autres. Les nains le poussent à tester son amitié et sa confiance tout au long de la quête, puisqu’ils se mettent sans cesse dans le pétrin et que, sans l’ingéniosité de Bilbo, la plupart seraient morts dévorés, comme avec les araignées : « L’idée lui vint d’entraîner, s’il le pouvait, les araignées furieuses de plus en plus loin des nains; d’aiguiser leur curiosité, de les exciter et de les irriter tout à la fois. » (p.167) Grâce à son esprit fin et à sa ruse, Bilbo réussit à se débarrasser de centaines d’araignées et parvient à libérer ses compagnons de leurs toiles. Aussi, l’avarice des nains face au trésor du dragon les met tous en danger, puisqu’ils en oublient la prudence ou les sages conseils de leur cambrioleur. Bref, Bilbo développe sa ruse, son intelligence et son courage. 
Bilbo, Gandalf et les treize nains
Affiche de Bilbo le Hobbit de Peter Jackson
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Similitudes entre personnages
Les deux héros de l’Odyssée et de Bilbo le Hobbit, leurs ennemis et leurs compagnons se ressemblent énormément. Par contre, il y a quelques petites nuances, par exemple, là où Ulysse se voit riche de qualités et de talents, Bilbo les acquiert au fur et à mesure. Au final, si l’on ne tient pas compte des cheminements psychologiques, ils sont tous deux forts, courageux, débrouillards, vifs, rusés, avec de l’espoir, des faiblesses ou des découragements et des valeurs d’entraide et d’amitié. Ce sont ces ressemblances, au-delà de quelques accros, qui unissent les deux protagonistes. Ils vivent aussi avec la même sorte de compagnons d’armes, moins nobles ou intelligents qu’eux, si bien qu’ils se retrouvent sans cesse à leur porter assistance ou à assumer un rôle de chef de groupe.
De plus, les deux aventures sont construites de manière assez semblable et utilisent le même schéma narratif. La situation initiale est calme et  en ordre, puis l’élément déclencheur amène une idée de quête et de voyage qui vient bouleverser le quotidien du personnage principal. Les péripéties s’en suivant sont périlleuses, remplies de dangers, de créatures et de monstres fantastiques. Par la suite, une dernière épreuve dénoue la situation et ramène à une finale heureuse, où le héros rentre chez lui, gagnant de richesse et de prouesses, dans un climat de paix. C’est ce que permettent de déduire les deux histoires, leurs personnages et leurs aventures.

3-    Le personnage d’Ulysse est un modèle dans la création de héros
Histoire myhtique
L’Odyssée d’Homère et Bilbo le Hobbit de Tolkien sont deux mythes littéraires référentiels et Bilbo puise dans Ulysse pour se construire. Le personnage d’Ulysse et son aventure sont utilisés comme modèle à travers les âges de la littérature. Un exemple évident est le conte de Bilbo, mais aussi l’histoire de Simbad ou encore Ulysse de James Joyce. L’exemplarité du héros, le caractère universel du récit et de ses thèmes et le charme du merveilleux et de la mythologie sur son auditoire, explique en partie la pérennité de l’œuvre. L’Odyssée traite à la fois d’amour et de fidélité, de vengeance, de mort et surtout de la mer et de l’aventure, phares centraux dirigeant l’histoire, qui sont des thèmes simples et universels[19]. Il y a aussi beaucoup de contrastes frappants, faits pour retenir l’attention du lecteur. On varie les émotions, par exemple, la peur lorsqu’Ulysse se perd seul sur un radeau en pleine tempête, les scènes en mer étant souvent sombres, violentes et sanglantes. Au contraire, à Ithaque, les scènes de famille sont douces et touchantes. Ulysse est donc devenu au fil du temps un héros mythique, ses qualités servant d’exemples pour créer des personnages aussi héroïques, capables d’attirer l’envie, l’amour et la sympathie. C’est ainsi qu’Ulysse a commencé à servir de modèle, sa création étant qualifiable de parfaite, puisqu’il possède tout les qualités du héros, des faiblesses attachantes et une histoire mouvementée et captivante. 
Scylla attaquant le vaisseau d'Ulysse
Aquarelle de Roger Payne
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Bien que l’Odyssée soit un poème divisé en vingt-quatre chants, non linéaires, puisque le récit ne suit pas une réalité chronologique, la forme en est compréhensible. Chaque poème ne comporte qu’une action majeure facile à suivre et qui provient de la tradition orale de l’Odyssée. La trame narrative se doit d’être claire pour que le spectateur suive aisément l’aède racontant l’histoire. Les traces d’oralité sont d’ailleurs nombreuses : « dit-il », « répondit-il» et «demanda-t-il». Elles identifient clairement le moment où les personnages prennent la parole et qui s’adresse à qui. Le tout est écrit sur un ton neutre et cru, marqué d’adjectifs et d’images fortes, faites pour marquer l’imaginaire de l’auditoire.
Pilier du fantastique

Gollum
Image de Bilbo le Hobbit de Peter Jackson
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Pourtant récent, l’univers de Tolkien sert de référent et de pilier à la littérature fantastique contemporaine. Un bon exemple en est La Quête d’Ewilan de Pierre Bottero ou Eragon de Christopher Paolini. Le développement et le mûrissement du personnage principal, la quête épique digne des contes pour enfants les plus abracadabrants, le monde minutieux et complet de la Terre du milieu et l’écriture vive et imagée de Tolkien en font une œuvre encore grandement appréciée. Les thèmes d’amitié, de quête personnelle, d’aventure et de courage sont universels, simples et rejoignent tout le monde[20]. Le contraste entre violence, monstres et lumière est aussi étoffé et varie les émotions du lecteur. Face aux gobelins, on a peur pour Bilbo, avec Gollum on s’amuse à jouer aux devinettes, avec Beorn on a confiance et face aux araignées on frisonne et on encourage le petit héros. Le caractère des hobbits, leurs maisons semblables aux cabanes d’enfants et leur petite taille les rapprochent de leur public cible. Cependant, la construction du monde, ses thèmes, son merveilleux et ses personnages enchantent encore plus les adultes qui sont à même d’en comprendre les subtilités.


Sous forme de roman, Bilbo le Hobbit est le plus court tome réalisé par Tolkien, sa création du Seigneur des Anneaux, la suite, se chiffrant à des milliers de pages. Chaque chapitre résume bien l’action et laisse peu de place à l’interprétation. Le conte est composé pour un public jeunesse et cela transparaît dans l’écriture avec un narrateur omniscient qui indique quoi penser au lecteur. Tolkien crée un rapprochement et des sourires en se questionnant à voix haute « Mais qu’est-ce que les hobbits? » (p.8), en commentant l’action « Ce ne devait pas être la dernière fois qu’il se dirait cela! » (p.39) ou en indiquant quoi penser « Imaginez sa peur! » (p.75), avec forces d’exclamations et d’interrogations. Le tout est écrit sur un ton comique et léger, provenant de l’aspect du conte, en faisant une histoire facile à suivre, à lire ou à écouter.
Deux mythes littéraires
Ulysse et Bilbo correspondent à la définition du mythe littéraire. Par définition, un mythe est un : «récit populaire ou littéraire mettant en scène des êtres surhumains et des actions remarquables. (S’y expriment, sous le couvert de la légende, les principes et les valeurs de telle ou telle société, et, plus généralement, y transparait la structure de l’esprit humain. »[21] Sur le plan des thèmes, de la forme, de l’influence et du style, les deux textes correspondent à ces critères. Bilbo et Ulysse répondent aux caractéristiques d’être surhumain, l’un par sa divinité et l’autre par sa qualité de hobbit. De plus, les valeurs véhiculées par ces œuvres représentent l’état historique et culturel de la société d’où elles proviennent. Que ce soit en termes de cinéma, de télévision ou d’arts, ces histoires servent de référents. Bilbo s’est d’ailleurs tranquillement hissé au rang d’un public adulte et Ulysse s’est adapté à un public jeunesse, témoignant de la structure évolutive de la compréhension de l’esprit humain.
L’intertextualité est présente comme étant « la perception, par le lecteur, de rapport entre une œuvre et d’autres qui l’ont précédée ou suivie. »[22] Entre Bilbo et Ulysse existe des liens explicites, comme le chapitre de Bilbo le Hobbit s’intitulant de « Charybde en Scylla »[23], deux créatures qu’Ulysse affronte au cours de l’Odyssée. De par ces quatre mots s’établit un lien direct et textuel. Il existe aussi des liens implicites, comme les références à la ruse, à la force ou au courage. On retrouve aussi des liens entre les genres littéraires, l’utilisation de la peur servant dans la mythologie à susciter l’attention du lecteur et des siècles plus tard, ayant été récupérée dans le fantastique et le merveilleux, pour accrocher l’auditoire et lui faire vivre des sensations fortes. En bref, les mythes d’hier, comme l’Odyssée, permettent la construction des histoires d’aujourd’hui, comme Bilbo le Hobbit, et le mélange de ceux-ci créeront les livres de demain.
Bilbo
Scène de Bilbo le Hobbit de Peter Jackson
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Pour conclure, il est maintenant prouvé que la littérature se recycle. Ainsi, l’influence du personnage mythologique de l’Odyssée d’Homère à Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien est réelle au travers du genre, des personnages et de la création. Les caractéristiques de la mythologie et du fantastique regroupent un monde magique où le surnaturel est la loi et où la peur, la surprise et l’attachement se retrouvent à chaque tournant de page. Ulysse et Bilbo partagent un patrimoine génétique commun qui fait d’eux des héros, bien que leurs physiques soient à l’opposé : ils sont intelligents, courageux, rusés et vifs d’esprit. Ils interagissent aussi en chef de groupe amical et compréhensif envers le même type de compagnons et subissent le même genre d’ennemis, d’aide et de quête. Les deux textes sont construits de formes semblables (narrateur, temps de verbe), ont des thèmes communs (voyage, mort, amitié) et une influence intemporelle sur les écrits passés et futurs.
En voyant ainsi l’impact de ces œuvres sur le futur, il est difficile de ne pas remettre en question les catégories de littérature dans lesquelles sont cantonnées l’Odyssée et Bilbo le Hobbit. Elles ne quitteront pas la littérature ou l’imaginaire de si tôt, puisqu’elles ont réussi à charmer autant les adultes que les enfants, tâche que seule une histoire réellement magique peut accomplir. Pourtant, le conte de Bilbo et les autres œuvres de Tolkien restent de la sous-littérature populaire, de la paralittérature, tandis qu’Ulysse a gagné le panthéon de la Littérature en même temps que celui des héros. De nombreux genres comme le policier ou la science-fiction sont relégués au rang de divertissement de l’esprit et il serait intéressant de constater si ces histoires découlent toutes de référents antérieurs, comme Bilbo avec Ulysse. Dans ce cas, cela voudrait peut-être dire qu’inconsciemment, les œuvres qui semblent moins se recycler, celles qui inventent leur propre labyrinthe, se distinguent dans nos esprits.




MÉDIAGRAPHIE

Livres
Cassonnet, Caroline, Le monde d’Ulysse, Paris, Hachette Jeunesse, 1995, 45 p. 
Colbert, David, Les mondes magiques du Seigneur des Anneaux, France, Le pré aux clercs, 2004, 204 p.
Day, David, L’univers de Tolkien, France, Éditions Octopus, 2003, 183 p. (utilise les pages 11, 85, 112-113 et 117-118)
Homère, Voyages et aventures d’Ulysse : extraits de l’Odyssée, coll. « Folio Junior » édition spéciale, France, Gallimard, 1999, 288  p. (utilise le dossier p. 185 à 216)
Kocher, Paul H., Les clés de l’œuvre de J.R.R. Tolkien, Paris, éditions Retz, 1972, 183 p. (utilise les pages 1 à 8, 33 à 48 et 135 à 142)
Riffaterre, Michel, Sémiotique de la poésie, (traduit de l'anglais par Jean-Jacques Thomas), Paris, Le Seuil, 1983, 253 p.

Ouvrages de référence
Brunel, Pierre, Dictionnaire des mythes littéraires, Monaco, Éditions du Rocher, 1994, 1504  p. (utilise les pages 1401 à 1431)
Grimal, Pierre, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Presse universitaire de France, 1958, 576  p.
Larousse, Le petit Larousse illustré, Paris, éditions Larousse, 2010, 1812 p.

Articles en ligne
Coulombe, Daniel, « Bilbo le hobbit : un livre d’enfant pour adulte », novembre 2000, Québec, dans Revue Solaris, [article en ligne], [http://www.revue-solaris.com/numero/2000/135-internet.htm], (site consulté le 27 janvier 2013). (18 pages)
Jarno, Stéphane, « Dans un trou vivait un hobbit », Télérama, 23 décembre 2006, p. 26, (consulté sur Euréka le 27 janvier 2013).
Liger, Baptsite, Fantasy, histoire d’un nouveau genre littéraire, novembre 2012, France, dans L’express culture, [article en ligne], [http://www.lexpress.fr/culture/livre/bilbo-le-hobbit-et-tolkien-fantasy-histoire-d-un-nouveau-genre-litteraire_1192271.html], (site consulté le 27 janvier 2013).
Poirier, Jacques, « Perdre le fil : labyrinthe de la réalité française moderne », 2009 dans Amaltea, France, [article en ligne], [http://pendientedemigracion.ucm.es/info/amaltea/ revista/num1/poirier.pdf], (site consulté le 26 février 2013).  
Rajotte, Pierre, « Mythes, mythocritique et mythanalyse : théorie et parcours », Nuit Blanche, n°53, 1993, p. 30-32, (consulté sur Érudit le 26 février 2013).
Spehner, Norbert, «« Je suis un hobbit », disait J. R. R. Tolkien. », Le Devoir, 7   septembre 1992, p. D8, (consulté sur Euréka le 26 janvier 2013). 
Tichit, Michel, « Brève étude des épithètes homériques », 2009, dans Présence de la littérature- dossier Homère, [article en ligne], [http://www.cndp.fr/presen ce-litterature/fileadmin/fichiers/Homere/Ulysse_un_heros.pdf], (site consulté le 27 janvier 2013).  


[1] J. Poirier, « Perdre le fil : labyrinthe de la réalité française moderne », 2009 dans Amaltea, [article en ligne], (26 février 2013).  
[2] La Comté est une région inventée par Tolkien et peuplée uniquement de hobbits.
[3] C. Cassonnet, Le monde d’Ulysse, p. 24.
[4] Ibid., p. 27.
[5] Homère, L’Odyssée, p. 7-8. (À partir de maintenant, les références à cet ouvrage seront mises entre parenthèses dans le texte.)
[6] Larousse, Le petit Larousse illustré, p. 409.
[7] B. Liger, Fantasy, histoire d’un nouveau genre littéraire, [article en ligne], (consulté le 27 janvier 2013).
[8] Larousse, Le petit Larousse illustré,  p. 770.
[9] J.R.R. Tolkien, Bilbo le Hobbit, p. 7. (À partir de maintenant, les références à cet ouvrage seront mises entre parenthèses dans le texte.)
[10] D. Day, L’univers de Tolkien, p. 6-7.
[11] Ibid., p. 11.
[12] M. Tichit, Brève étude des épithètes homériques, [article en ligne], (27 janvier 2013).
[13] Loc. cit.
[14] D. Coulombe, Bilbo le hobbit, un livre d’enfant pour adulte, [article en ligne], (27 janvier 2013).
[15] L’adjectif tookien provient du côté aventureux de la mère de Bilbo, Belladone Took.
[16] D. Day, L’univers de Tolkien, p. 112.
[17] D. Coulombe, Bilbo le hobbit : un livre d’enfant pour adulte, [article en ligne], (27 janvier 2013).
[18] Un Warg est une sorte de loup allié aux gobelins.
[19] M. Tichit, Brève étude des épithètes homériques, [article en ligne], (27 janvier 2013).
[20] D. Coulombe, Bilbo le hobbit : un livre d’enfant pour adulte, [article en ligne], (27 janvier 2013).
[21] Larousse, Petit Larousse illustré, p. 684
[22] M. Riffaterre, Sémiotique de la poésie, p. 54.
[23] Expression utilisée pour dire qu’une situation « va de mal en pis ».